L’ARMÉE DU CENTRE & les ouvrages qui lui sont consacrés
Sur ce Blog de « La Chouette de Vendée », nous avons déjà consacré neuf articles principaux aux différents engagements militaires de l’Armée du Centre et une rubrique entière est même dédiée à cette dernière (N° 06). C’est dire à quel point elle est au cœur de l’identité même du présent Blog. Pourtant, il nous semble opportun d’apporter tout de même certaines précisions.
Le général Sapinaud dit de la Verrie (Adjoint du général en chef de l’Armée du Centre)
Après 1815, à l’époque de la Restauration Monarchique, on a divisé sur le papier le territoire de d’Insurrection de l’Ouest de la France en plusieurs zones différentes relevant chacune d’une armée, comme celle de Bretagne, de Basse-Normandie ou de la Rive Droite (Sarthe, Mayenne etc). Le secteur dit de la Vendée Militaire a, lui, été concerné par trois armées principales : celle d’Anjou, celle du Bas-Poitou et du Pays de Retz (armée de Charette) et enfin celle du Centre Vendéen. Certaines petites armées, très locales, fonctionnaient en outre de façon indépendante et se sont unies par la suite aux autres, comme celle du général Jean-Baptiste Joly.
L’Armée du Centre, qui nous intéresse ici, regroupait approximativement tout ou partie des cantons des Herbiers, de Montaigu, de Saint-Fulgent, des Essarts, de Chantonnay, de Pouzauges et de Mortagne-sur-Sèvre. Elle représentait donc à elle seule la plus grande partie du haut et moyen bocage (le grand quart Nord-Est) du territoire de la Vendée Administrative actuelle. On a tendance à l’oublier, mais ce sont les soldats de l’Armée du Centre qui sont nos ancêtres et qui ont écrit le chapitre particulier sur la « Guerre de Vendée » dans notre Histoire Départementale.
Plaque posée sur le calvaire des Quatre chemins de l’Oie en 1984 par le Souvenir Vendéen.
Lors des révoltes du mois de mars 1793, les jeunes insurgés se sont logiquement regroupés par paroisse et ont désigné immédiatement un chef, qui prit le nom de capitaine de paroisse. Ils sont ensuite allés chercher les anciens officiers du Roy, chez eux, à cause de leur expérience militaire, comme Charles-Aymé de Royrand à Chavagnes-en-Paillers et Louis-Célestin Sapinaud de Boishuguet à La Verrie. Certains capitaines, comme Louis-Dominique Ussault (de Pouzauges), ont emmené vers eux leurs compagnons. D’autres officiers, comme Amédée de Béjarry et ses frères (de Puymaufrais) ou encore Jacques-Alexis de Verteuil du Champblanc (de Beaurepaire), sont venus les rejoindre au premier camp installé, c'est-à-dire dans l’enceinte du vieux château de l’Herbergement-Ydreau, tout près des Quatre chemins de l’Oie. Le général de Royrand a ensuite décidé d’établir son premier quartier général à Montaigu.
Les ruines du château de l’Herbergement Ydreau, photographiées en 1898 par Lucien Amiaud.
Les faits d’armes les plus connus des Guerres de Vendée sont ceux de l’armée d’Anjou, qui bénéficiait de plusieurs chefs charismatiques et devenus célèbres aujourd'hui, grâce aux portraits peints à l’époque de Louis XVIII et conservés au musée de Cholet. C’est aussi elle qui élira les généralissimes Jacques Cathelineau, Maurice d’Elbée et Henri de la Rochejaquelein. Toutefois le premier grand affrontement avec une armée de la République sera bien gagné par l’Armée du Centre, et elle seule, à la Bataille de Gravereau (près de Chantonnay) le 19 mars 1793. Et c’est celle-ci qui va faire donner le nom de « Guerre de Vendée » par les Conventionnels parisiens à toute l’Insurrection de l’Ouest.
Il n’y a, à notre connaissance, pas d’ouvrage qui fasse spécifiquement l’histoire de l’Armée du Centre. Il n’existe que deux livres anciens, dont les héros appartenaient à cette armée : « Le Chevalier de Sapinaud » par le comte de la Boutetière (1869, réédité en 1982 par les Éditions Salmon) et « Souvenirs Vendéens » par Amédée de Béjarry (1884, Éditions Émile Grimaud, également réédité). Plus près de nous, Pierre Gréau a consacré en 2018 une biographie à « Charles-Aymé de Royrand ». Pour sa part les Éditions La Chouette de Vendée ont sorti en octobre 2019 un ouvrage intitulé « Louis-Dominique Ussault de Din-Chin » par Maurice Bedon (voir à la rubrique "Boutique").
Cet ouvrage est d’abord consacré à la biographie d’un officier qui a participé à toute la guerre, y compris la Virée de Galerne et a survécu jusqu’en 1847. Toutefois, au travers de celle-ci, l’auteur s’attache volontairement à faire revivre par des récits détaillés les différentes batailles auxquelles l’Armée du Centre a participé : Gravereau, Fontenay-le-Comte, Pont-Charron, Luçon, Le camp des Roches, Torfou, Cholet, La Virée de Galerne, etc. Les évènements qui se déroulent sont d’autant plus vivants qu’ils sont accompagnés par de nombreuses illustrations à caractère pédagogique.
La Bataille de Pont-Charron (Album Vendéen).
Ce qui permet de faire revivre et en quelque sorte de réhabiliter cette
armée, assez peu mise en valeur, principalement à la suite des écrits de Madame
de la Rochejaquelein
et des historiens du XIXème siècle qui l’ont suivie. Pour ceux de
nos concitoyens qui s’intéressent plus spécialement à l’Armée du Centre et à
son parcours, l’ouvrage « Louis-Dominique Ussault de Din-Chin » est
actuellement (jusqu’à d’autres éventuelles publications) comme le plus utile
dans ce domaine.
R. J.